vendredi 19 juin 2015

Une Ile-de-France désinvestie des énergies fossiles

Madame la Présidente, chers collègues,
Les interventions de Nicolas Hulot et Pierre Radanne devant notre assemblée, hier, rappellent qu'il faut se préparer et s'adapter au changement climatique plutôt que d'attendre et subir de plein fouet les conséquences de ce dérèglement.
Nicolas Hulot et Pierre Radanne confirment également à ceux qui en doutaient encore, que le Région est la bonne échelle pour agir contre le dérèglement climatique.
Sous l'impulsion des écologistes, la Région a déjà engagé sa transition écologique dans les nombreux secteurs où elle est compétente.
Nous investissons massivement dans les transports en commun. Nous avons une politique volontariste en matière d'efficacité énergétique et de rénovation thermique des bâtiments. Nous préservons la biodiversité.
Dans le domaine économique, nous investissons en collaboration avec la BPI dans des fonds de conversion écologique et sociale.

Les écologistes proposent aujourd'hui d'intensifier encore notre action dans la lutte contre le dérèglement climatique. Les écologistes proposent aujourd'hui que la Région décarbone son économie.
En effet, dans le monde, chaque minute, 10 millions de dollars de fonds public financent le secteur des énergies fossiles. Coupons ce robinet à subventions!
Réorientons ces montants pour développer la solidarité internationale, pour agir pour la planète et pour investir dans les secteurs bas carbone.
Pendant que certains, en toute opacité, virent 10 millions de dollars « dans le cadre du développement du football dans les Caraïbes» - et je vise la FIFA, d'autres s'engagent réellement sur cette voie plus vertueuse.
La Société Générale, par exemple, a annoncé son retrait d’un projet de mine de charbon Alpha Coal en Australie sous la pression des écologistes. La Société Générale! Comme quoi, c'est possible.
Près de 2 milliards de tonnes d’émission de CO2 ont été évitées grâce à cet abandon. C'est un début.

Le Crédit Agricole s'est engagé à remettre en question ses investissements carbonés. C'est un début.
D'autres grands groupes privés se sont engagés promettant de préserver des tonnes de CO2. La COP
21 devra les acter et les faire respecter.
Surtout, des institutions ont elles aussi déjà initié cette démarche. Notre région, la plus grande d'Europe, et qui organise la COP 21, doit montrer l'exemple.
Les investissements régionaux doivent changer de nature et ne plus participer au pillage de la planète et des énergies fossiles.
C'est le sens du voeu que je vous présente aujourd'hui.
Exigeons que les partenaires de la Région : caisses de retraite, banques, investisseurs financiers... soient totalement transparents sur les destination de leurs fonds.
Demandons aux organismes en charge des systèmes de retraite des élus, fonctionnaires et contractuels de la Région de renoncer aux placements dans les entreprises contribuant au dérèglement climatique.
Engageons-nous à ne plus travailler avec des établissements bancaires et financiers investissant dans l'économie carbonée.

Enfin, pour que tout cela ne reste pas des vœux pieux (même si ces derniers temps, les vœux pieux d'un certain François -je veux parler du Pape - sont une vraie révolution), nous demandons à ce que le Président fasse un point d'étape régulier aux élus sur la mise en oeuvre de ce vœu.

Je constate avec plaisir que les groupes politiques de cette assemblée s'adaptent à ces nouveaux enjeux du XXIème siècle... en ajoutant une dimension écologique... à leur nom. Je me réjouis de voir que nous sommes tous prêts à nous engager à mener des politiques écologistes ambitieuses. Il ne fait donc pour moi aucun doute que vous voterez notre voeu.

Tous les groupes de la majorité ont voté le voeu, l'UDI s'est abstenu et les RECI (ex-UMP) ont voté contre.