jeudi 2 octobre 2014

Bilan de la stratégie de développement économique et d'innovation (SRDEI)


Mon intervention lors de la séance plénière du conseil régional du jeudi 28 septembre 2014

Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, chers collègues,

Après 3 ans d’application de notre SRDEI, l’heure est venue du bilan de notre action en matière d’économie et d’innovation. Vous nous l’avez présenté à l'instant et je vous en remercie. L’exercice est essentiel si l’on veut avancer et être à la hauteur des enjeux qui sont devant nous : C’est la première étape nécessaire avant une nouvelle impulsion. Il permet de se retourner sur nos nombreuses actions, de lever la tête du guidon régional pour faire ressortir l’essentiel : les réussites, les points forts mais aussi, même si cela est moins agréable, pointer les difficultés, les retards. C’est primordial pour être en mesure de proposer des évolutions de nos dispositifs actuels mais surtout pour insuffler de nouvelles politiques.

Nous ne rentrerons pas dans les détails des politiques menées mais essaierons de prendre un peu de hauteur pour avoir une vision globale de l’action de la Région.

Tout d’abord, ce bilan montre de réelles avancées dans la démarche de conversion écologique et sociale de notre économie : l’intégration systématique d’une démarche RSE dans le dispositif PM’UP, un soutien plus affirmé à l’économie sociale et solidaire francilienne, ou encore l’aide à l’investissement en faveur du développement durable des artisans. Nous pouvons également nous féliciter du succès des appels à projets dédiés à l’ESS et à l’économie collaborative, proposés à la suite du vote de la niche du groupe EELV.
Ces avancées en termes de transition restent encore un peu timides et cantonnées à quelques dispositifs. Mais comme vous l'avez rappelé, Monsieur le Vice-Président, ces avancées doivent maintenant irriguer l’ensemble de la politique économique régionale.


En effet, la Région se doit d’être pionnière sur un axe et réaffirmer plus fermement une priorité : c’est la transition écologique et sociale.
Elle suppose des investissements régionaux massifs dans des secteurs tels que le bâtiment, les transports en commun ou encore les énergies renouvelables .
Ce qui est certain comme l'a dit Monsieur le Vice-Président et Guillaume Balas, c’est que la conversion écologique et sociale dans la Région Ile-de-France ne peut et ne doit pas se limiter aux trois points tels qu’écrits dans ce bilan : HQS (Haute Qualité Sociale), projets socialement innovants, Small Business Act.

La transition suppose un changement complet de modèle et de paradigme. Sur quoi se base concrètement ce modèle ?
  • Ce modèle est plus économe dans la consommation de ressources: énergies et matières premières. Cela signifie que l’économie circulaire, l’utilisation des produits de proximité et les modes de déplacement sobres ou « intelligents » seront privilégiés.
  • Ce modèle a un impact limité sur la santé, sur l’environnement, aussi bien au niveau local en réduisant les pollutions, qu’au niveau global en limitant l’effet sur le climat et la biodiversité. L’éco-conception doit être une priorité pour que le cycle de vie des produits soit allongé.
  • Ce modèle est favorable aux pratiques sociales émergentes : partage et usage se substituant progressivement à l’appropriation, c’est à dire un large recours à l’économie de la fonctionnalité, aux espaces de travail collaboratifs ou bien encore à la finance participative. 
    Nous sommes ravis que vous partagiez ces idées avec nous mais tout cela doit se retrouver concrètement dans nos dispositifs. Nous y serons attentifs. 
Ce modèle ne pourra se développer sans une transversalité qui fait aujourd’hui parfois défaut dans notre institution mais aussi dans notre travail avec nos interlocuteurs extérieurs.


Pour conclure, j’aimerais insister sur la nécessité d’avoir un bilan plus synthétique et plus appropriable pour nous conseillers régionaux, mais surtout et principalement pour nos concitoyens. C’est la condition sine qua non pour qu’ils s’engagent pleinement avec nous dans cette transition et que l’on construise ensemble une économie plus robuste pour affronter la crise et les enjeux de demain.

Je vous remercie.