vendredi 13 février 2015

Mon intervention sur le rapport Economie Circulaire proposé par le groupe PS

Monsieur le Président, chers collègues,

Nous avons à nous prononcer aujourd'hui sur le rapport intitulé « Libérer le potentiel de l'économie circulaire en Ile-­de-­France proposé par le groupe socialiste républicain et apparentés. »

Tout d'abord, je souhaite remercier le groupe socialiste de mettre une nouvelle fois ce sujet en débat dans notre assemblée. Mon groupe porte dans son ADN et est très attaché à la promotion de ce modèle alternatif de développement économique plus sobre en énergie et limitant l'extraction des ressources naturelles.

Nous avons le plaisir, après quatre années de mandature, de voir que les autres groupes de la majorité s'investissent de plus en plus sur le sujet et sont convaincus à leur tour de l'opportunité et la nécessité de cette transition.

En tant que présidente de la commission développement économique, je peux dire que nous ne partons pas de zéro dans ce secteur :
Depuis la mise en place du groupe de travail sur le développement durable présidé par Robert Lion lors de l'élaboration de la SRDEI en novembre 2010 avec l'ARENE et l'Atelier,  que de chemin parcouru !
La SRDEI d'abord a comme fil rouge la transition écologique. C'est donc bien le chemin vers ce nouveau modèle qui nous guide depuis 2011. Le plan d'actions sur l'économie locale et collaborative présentée dans la niche EELV en 2013 a donné une impulsion supplémentaire. Dans le plan interfilières sur l'Industrie, mon groupe a fait ajouter, pour intégrer l'économie circulaire, des actions spécifiques :
- l'accompagnement des PME à travers la formation de ses cadres dirigeants,
- l'adhésion à l'Institut de l'économie circulaire et enfin l'étude pour la structuration de
- la filière francilienne de la déconstruction et du recyclage.

Dans le secteur de l'environnement de nombreuses initiatives ont été portées dans le cadre des schémas SRCAE, PREDEC et a débouché sur des plans d'actions concrets sur le territoire (ressourceries, recycleries, fermes urbaines...)

Dans le secteur de l'aménagement le SDRIF a posé les bases d'une politique qui va dans le sens de la limitation de l'artificialisation des terres et donc la préservation des ressources naturelles, de la biodiversité.

On peut ajouter l'importance de mettre tout cela en place au niveau du fonctionnement interne de notre collectivité.

On voit bien que le sujet est transversal. Je partage totalement la demande formulée dans le rapport de faire évoluer l'administration de la Région vers plus de transversalité. Se soustraire des logiques en silo de notre institution permettra d'aborder le sujet globalement et avec une plus grande fluidité donc efficacité. On peut s'en satisfaire.

Par rapport à la Chine qui s'est engagée dès 2002 en adoptant des plans de développement de ce type d'économie circulaire dans plusieurs provinces mais aussi par rapport à l’Inde ou encore aux pays du Nord européen, nous avons du retard à combler. Il faut donc passer à la vitesse supérieure.

Réduire les consommations de ressources naturelles dans quel intérêt ?
Pour sauvegarder l'environnement d'abord, pour pouvoir maintenir le plus longtemps possible le niveau de vie que nous avons atteint grâce aux avancées technologiques et le garantir aux générations futures. Les entreprises doivent aussi continuer leur activité sans subir les contraintes liées à la pénurie en énergie et en ressources qui est inéluctable sur une planète finie. Anticiper et s’adapter plutôt que subir.

Lavoisier nous dit « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » Dans le cycle naturel c'est vrai. Pour ce qui est de nos modes de production ce n'est pas le cas. Le second principe de la thermodynamique nous l'enseigne : à tout processus physique, il y a de la perte. Le zéro déchet n'existe pas, le recyclage à 100% non plus.

Alors réfléchissons toujours avant tout processus de production : pensons recyclage avant même de produire: les 3R Réduire Réutiliser Recycler, les 3M Moins Mais Mieux pour une meilleure qualité, un allongement de la durée de vie des produits, des garantie prolongées.

Réfléchissons avant de foncer tout de suite sur les hautes technologies : plus simples seront les procédés, plus simple sera la déconstruction, le recyclage.

Agissons également au niveau de la consommation : Réfléchissons à nos réels besoins avant de consommer des matières premières :

⁃ avant d'utiliser des énergies renouvelables pour chauffer les maisons et les lycées isolons les.
⁃ avant de développer tout azimut la voiture électrique et son lot de batteries non recyclables, trouvons des moyens de limiter nos déplacements (ce que nous promouvons avec les centres de télétravail...)
⁃ avant de décimer nos forêts supprimons la publicité, le sur­-emballage
⁃ avant de s'engager dans le procédé révolutionnaire des nano­-technologies demandons nous si nous avons vraiment besoin de ces particules de nano-argent pour limiter les mauvaises odeurs dans les chaussettes.

Les Hautes technologies qui polluent et qui consomment beaucoup de ressources oui nous les acceptons mais si elles permettent pour une haute utilité sociétale.

Pour l'avenir, le plan qui nous est présenté sur les prochaines années nous convient tout à fait. Il va dans le bon sens. Nous proposerons d'aller un peu plus loin avec les amendements que nous vous présenterons pour intégrer plus d'actions dès maintenant en attendant le diagnostic et l'élaboration d'une stratégie cohérente en 2016.

Je vous remercie.