vendredi 16 décembre 2011

Séance budgétaire 2012 : intervention dans le domaine du développement économique

Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président, chers collègues,
Le budget qui nous est présenté aujourd'hui est d'autant plus important cette année qu'il doit répondre le plus efficacement possible aux conséquences de la crise que nous traversons.
Le nombre croissant de chômeurs, les difficultés que rencontrent les PME franciliennes et les mesures d'austérité prises par les dirigeants européens en matière économique sont autant de signaux qui doivent nous inciter à engager une politique régionale renouvelée et audacieuse.
A l'heure où l'on nous impose la politique des 3 R : Règle d'Or, Rigueur et Récession dans le seul but de garder les précieux 3A attribués par les agences de notations, la région doit rompre avec ce modèle économique français des 3 Terres : je fais référence ici aux 3 planètes qui seraient nécessaires si le mode de vie des Français était généralisé à toute la population mondiale.
L'année 2011 aura été marquée par l'élaboration de nouvelles stratégies économiques pour engager cette conversion écologique de l'Ile-de-France. Que ce soit dans le domaine du tourisme, du développement numérique ou encore de l'accompagnement des entreprises franciliennes, c'est ce même fil rouge de la conversion écologique qui doit mettre en cohérence nos politiques à venir.
Ce budget 2012 va donc être stratégique dans la mesure où il va refléter la mise en œuvre du contenu de ces rapports cadre.
Notre groupe se réjouit donc tout d'abord de la volonté renouvelée de la région de soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) que ce soit en renforçant les instruments de financement mis à leur disposition, en leur facilitant l’accès à la commande publique ou encore en les accompagnant dans leur conversion. A ce titre, les organismes associés comme le CFI *, l'ARD ** sont prêts dès maintenant et la nouvelle plateforme Paris Région Entreprise est dans les starting blocks pour les accompagner dès le début de l'année 2012. Nous approuvons également le développement du numérique dans nos territoires, en particulier s’il permet la promotion des espaces de co-working et de l'open data. Enfin, nous saluons le volontarisme en matière de tourisme même si nous regrettons la baisse de la ligne dédiée au tourisme fluvial.
Mais il nous paraît important que toutes ces actions s'inspirent avec force de la stratégie de conversion écologique.
Mais qu’est-ce que la conversion écologique ? Pour notre groupe, c'est une transformation de notre modèle et cela à plusieurs niveaux :
Tout d'abord nos modes de production doivent se baser sur l'économie circulaire pour réduire le plus possible les déchets et donc l'empreinte écologique de nos activités, sur l'économie de la fonctionnalité pour limiter les biens de consommation.
Ensuite, notre modèle doit être au service de l'emploi et d'un emploi de qualité et pérenne.
Ces activités génératrices d'emplois doivent se développer en faveur de l'équité territoriale, en diminuant les inégalités existantes, en favorisant la relocalisation, l'implantation d'activités là où elles manquent.
Enfin nous devons être attentifs au type de produits de cette économie. L’éco-conception ne suffit pas : ce qu’il faudra prendre en compte de manière croissante, chers collègues, c’est la promotion de biens qui répondent aux besoins réels de la population.
Par rapport aux objectifs de cette stratégie de conversion, l'économie sociale et solidaire (ESS) est le modèle à développer. Les entreprises que nous aurons à accompagner vers la transition écologique devront s'inspirer de leurs modes de fonctionnement.
A cet égard, l'Ile de France est à la traîne. Le groupe EELV veut un volontarisme sur ce point et l'annexe budgétaire nous a laissé sur notre faim, même s'il nous a été expliqué que l'ESS ne devait pas être un secteur à part mais bien présente dans tous nos dispositifs de développement économique. Disons-le clairement : nous avons été déçus de ne pas voir transparaître plus clairement cette volonté. C'est pourquoi nous proposerons deux amendements en ce sens.
Pour mettre en œuvre tout cela, nous utiliserons les outils à notre disposition tels la critérisation des aides régionales. Les résultats des travaux réalisés lors des états généraux de la conversion écologique et sociale nous aideront à être plus précis et plus opérationnels en fonction des domaines d'intervention.
Nous souhaitons que ces critères s'appliquent à tous nos dispositifs. Cela permettra de faire des choix en dirigeant nos efforts vers ceux qui en ont le plus besoin et en excluant ceux qui vont totalement à l'encontre des valeurs défendues par la Région. L'accès aux marchés publics devra être un vecteur de la transition écologique. Faire des choix, ce sera, par exemple, privilégier le soutien à l’ESS au soutien aux pôles de compétitivité. En matière d’ESS, la Région devra nécessairement, en 2012, encourager les pôles de coopération territoriaux et le plan de développement de l’innovation sociale.
Pour conclure, si nous voulons saluer le volontarisme de l'exécutif régional, nous souhaitons également voir rapidement des avancées tranchées pour amorcer ce virage nécessaire vers un mode de développement résilient, permettant aux entreprises d'être plus solides face aux enjeux de demain.
Voilà, Monsieur le vice-Président, dans la lignée des échanges constructifs que nous avons eu au sein de la commission, les quelques orientations que le groupe EELV voulait partager.
Je vous remercie
Sophie Renard.

* CFI : Centre Francilien de l'Innovation
** ARD : Agence Régionale de Développement