samedi 26 mars 2011

Défense de l'école publique : lycées, écoles primaires et maternelles: même combat !

Au niveau des écoles maternelles et primaires, crainte et indignation face à une politique de suppression des moyens pour l'éducation. Le nombre d'enfants accueillis augmente mais le nombre de professeurs diminue. Le nombre de remplaçants est très insuffisant par rapport aux besoins dans les écoles.
La politique des ressources humaines est celle-ci : déshabiller Pierre pour habiller Paul. On intime l'ordre aux remplaçants en mission de quitter leur classe en milieu de journée pour aller dans une autre école faire un remplacement lorsque les parents se font trop insistants sur la ligne de l'inspection ou du rectorat.

C'est celui qui crie le plus fort qui obtient son remplaçant. Belle gestion des ressources humaines en effet.
Et pendant ce temps là, selon le site Le Monde.fr, on distribue des primes aux recteurs qui remplissent leurs objectifs de suppression de postes ? (1) Magnifique !

Dans son discours à Périgueux le 18 février 2008 Nicolas Sarkozy prononcait pourtant ces paroles :

"Oui, vous les parents d’élèves,... vous avez le droit d’être exigeants avec l’école primaire, parce que vous êtes exigeants avec vous-mêmes dans votre tâche d’éducateurs. Vous avez le droit d’attendre de l’école primaire de vos enfants qu’elle soit excellente,... Et c’est mon travail, celui du gouvernement, celui du ministre, celui de tous les professeurs, d’être à votre écoute, de comprendre vos attentes et de vous offrir, pour l’instruction de vos enfants, une école qui leur permette d’acquérir effectivement – j’allais dire efficacement - les savoirs dont ils ont besoin pour devenir pleinement autonomes." (2)


Dans les faits on assiste à une sappe complète de l'école publique : moins de moyens, plus d'élèves par classe, Va-t-on arriver à 30 en moyenne en maternelle ? En cas d'absence courte durée d'instituteur, ne va-t-on remplacer l'enseignant que lorsque les parents auront mis la pression à l'inspection d'académie ?

Tous les matins, il faudra passer des coups de téléphones, faire des lettres au ministre, faire de pétitions, des manifestations pour simplement avoir le droit d'avoir un professeur dans chaque classe ? 
Euh pardon ? Elle est où l'excellence là ? Je ne suis pas sûre de bien la discerner ?

Pour ces raisons là, je soutiens les actions des parents délégués des écoles de Poissy Victor Hugo, La Bruyère, Saint Exupéry, Péguy et les autres en les soutenant dans leurs actions de mobilisation.



Se battre pour garder ce service public pourtant obligatoire pour nos enfants: le droit à l'éducation.





En tant que conseillère régionale, je siège au CA de plusieurs lycées, j'ai pu constater la même inquiétude et le rejet de la part des équipes pédagogiques des propositions de dotations horaires allouées pour la prochaine rentrée prévue par l'inspection académique.
Pour le lycée Le Corbusier, ce nombre d'heures de cours est en diminution par rapport à l'année précédente et met les professeurs dans l'incapacité de boucler leur programme qui ne cesse d'enfler tandis que les heures de cours diminuent.
 
En classe de première par exemple, pour le même nombre d'élèves que l'année précédente, le nombre d'heures passe de 364 h à 307,5h :
- les Travaux Personnels Encadrés (TPE)  qui permettaient de croiser plusieurs disciplines et avaient donné satisfaction se retrouvent réduits à une heure professeur sur l'année. Autant dire que si l'on voulait tuer ce type d'enseignement original et novateur, on ne s'y prendrait pas autrement.
- l'enseignement des langues lui aussi en prend un sérieux coup : suppression de poste en espagnol, en allemand alors même qu'on lit sur le site du ministère de l'éducation que "le lycée favorise l'apprentissage des langues vivantes, l'accès à la culture et la responsabilisation des lycéens." (3)

En seconde, on se retrouve avec des effectifs de 33 élèves par classe.

Je vous fais grâce de toutes les autres incohérences qui sont nombreuses autant en mathématique que pour le travail en petits groupes ou encore le nombre d'heures supplémentaires des enseignants !

Non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, réduction des moyens, réduction de l'offre de formation, voilà ce que propose le ministère de l'éducation. On n'entend que des chiffres, un bilan comptable.

Où est le projet pédagogique ? La motivation des élèves, des profs dans tout cela ?
On réduit l'éducation à un nombre d'heures par élève, comme si l'école devait être rentable comme une société qui produit des biens de consommation. Seulement, notre jeunesse n'est pas un bien de consommation mais notre avenir.


Pour ces raisons, j'ai voté contre la proposition de dotation globale horaire et j'ai soutenu la motion des élus enseignants tout comme l'ont fait les représentants des parents d'élèves.



(1) lemonde.fr 31mai 2010
(2) discours NS Périgueux 18 février 2008
(3) http://www.eduscol.education.fr/cid49773/reforme-du-lycee.html