jeudi 18 février 2010

Réaction à l'intervention d'Elisabeth Badinter sur France Inter sur la publicité

J'ai lu "XY de l'identité masculine" que j'ai beaucoup apprécié. Je suis reconnaissante de toutes les luttes qu'Élisabeth Badinter a pu mener pour notre liberté.

Je suis d'accord qu'il faut rester vigilant sur la place que certains veulent donner aux femmes dans notre société, ne pas accepter par exemple d'adhérer à une AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) si son conjoint n'a jamais touché un épluche-légumes de sa vie.

Mais ces "certains" ne sont pas pour moi tous les hommes d'aujourd'hui et encore moins les vrais hommes écolos.
Ces vrais écolos sont pour la parité et la pratique réellement, font de délicieuses tartes aux pommes, et nettoient aussi les toilettes.

Pour moi, je crois que Madame Badinter se trompe de cible.

- Ceux qu'il faut dénoncer ce sont ceux qui se prétendent féministes avec des mesures d'un autre âge:

Par exemple, notre féministe national fraîchement arrivé à l'assemblée David Douillet : celui qui va défendre le statut du père au foyer ou de la mère au foyer après avoir déclaré :

"Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n'est pas quelque chose de naturel, de valorisant. Pour l'équilibre des enfants, je pense que la femme est mieux au foyer.""On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes !"

- Ceux qu'il faut combattre ce sont ces dirigeants, syndicats d'entreprises qui laissent le congé enfant malade aux seules mères de famille pour plus d'équité (ben voyons!) ou collent systématiquement leurs réunions le soir après 17h30.

- Ceux qu'il faut culpabiliser, ce sont les dirigeants de Publicis et les publicitaires :

Je rappelle que Publicis a fait une campagne de pub pour Barbara :

« quand on me dit non j¹enlève mon pull »
ou
« mon banquier me préfère à découvert »

En ce sens, la déclaration sur France Inter d'Elisabeth Badinter à propos des publicités sexistes est un peu légère à mon goût et m'a bien déçue :

"Je ne suis pas sûre que les messages publicitaires le soir à la télévision suffisent à changer les comportements des hommes."

Certes.

Mais elle qui est présidente du conseil de surveillance du groupe PUBLICIS, et en est actionnaire, pourrait être plus virulente et dénoncer un peu moins mollement cela.

La plus grande arme, selon elle, pour faire changer les mentalités, c'est l'arme de la culpabilisation comme celle qui a renvoyé les femmes à la maison au 18ème siècle. Elle propose depuis longtemps de s'adresser aux pères pour les culpabiliser à leur tour par rapport au peu de temps qu'ils consacrent à la maison et aux enfants.

Etant actionnaire de Publicis, c'est sûr que c'est plus délicat pour elle de dénoncer l'image souvent dégradante de la femme dans la publicité et le stéréotype du mec macho que de culpabiliser les hommes d'aujourd'hui.

Les hommes féministes et écolos d'aujourd'hui apprécieront.
Ceux là, je n'ai pas du tout envie de les culpabiliser bien au contraire.